Marie Auger

Plasticienne

La raison, s’il en fallait une, de la présence de Marie Auger au sein de ce lieu…
Elle cherchait un lieu pour exposer bien sur, quel artiste ne cherche pas un lieu, mais les rencontres résonnent d’abord d’intentions, d’envies et de partages.
L’exposition de Marie Auger ne pouvait se révéler parce que la transmission, thème de chair et de paroles, est énoncée dans de multiples évocations, pour que ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces grands-mères puissent quitter le lieu avec nos paroles d’aujourd’hui pour demain.
Il y a des vides, il y a de la peur, il y a un bleu mexicain et des blancs à l’âme, il y a un bouton et des fils d’espoir, des fils et des filles, des pères et des mères, mais là c’est une autre histoire, c’est pour moi l’ailleurs du temps…

Texte d’introduction à l’exposition

Il y a quelques années, madame G. est allée à Auswitch-Birkenau. Elle s’est rendue au bord de l’étang du souvenir.
Lit de cendres, il était couvert de roses. C’est ici même qu’elle découvrit à fleur de terre un petit bouton de rien du tout.
Une petite chose ronde d’un blanc jauni dont la substance s’apparentait à l’os. Ce bouton minuscule semblait lui tendre la main. Elle s’est accroupie, a ramassé le bouton, s’est bien gardé de retirer la terre qui l’enveloppe encore aujourd’hui.
De ce bouton de chair et de cendres qui est venu jusqu’à moi par l’histoire transmise, j’ai fait la pièce maîtresse de l’installation présente. Car par delà l’objet si précieux je vois la robe de la fillette sur laquelle, peut-être, il fut cousu. Je vois une main qui se tend au-dessus du temps et dans sa suite, des générations de mains qui ici furent brûlées, d’innombrables noms à tout jamais perdus et qui aujourd’hui semblent faire signe pour se rappeler à la vie et à nos mémoires défaillantes.

Pour moi il s’agira toujours d’attraper cette main et de rendre hommage et dans cet acte là, de donner à l’acte de transmission son poids et sa nécessité.

Marie Auger
Marie Auger
Marie Auger
Marie Auger
Marie Auger